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... Si elles n'ont fleuri qu'une fois dans la nuit
la fleur était pourpre -Petr Bezruc, Chants Silésiens
Évolunes.
4. Au bord du fond du fleuve
ici
ce jour-même
ce ne sont pas les gens et leurs vies que cachent les rideaux
ce sont les murs
les murs ne veulent pas voir ce qui vient d'arriver
ni entendre résonner ce que certains sans doute doivent nommer des chants
et qui ne sont qu'écrasements de sons
et torches de chasse crachées par les bouches
tu peux regarder le soleil à travers cette dentelle noire
elle fut tout un peuple
qui pend des fenêtres de sa propre ville
regarde le soleil
pendant quelques jours encore tu pourras le contempler sans dommage
à travers nous
qui nous chargeons de l'obscurcir
ici
ce jour-même c'était la terre qui charriait l'eau
et l'air naissait du feu
les piroguiers filaient sur le fleuve comme des martins-pêcheurs
percutant la surprise des autres qui vivaient sans le savoir
en quelques coups de rame ils feraient ce qu'ils avaient à faire
la proue de leur pirogue déjà ailleurs
au passage ils prendraient pour épouses certaines filles du fleuve
sans même arrêter leurs esquifs ils feraient leur cueillette
et sans cesser de ramer
feraient aux filles des enfants
pour la plupart déjà noyés dans les liquides indistincts des combats
quelques-uns peut-être émergeraient longtemps après
ne ressemblant ni à elles ni à eux
peut-on appeler guerre ce baiser furtif ?
ils sont déjà partis
seule la pierre
seule la lente et femme pierre des maisons d'ici
témoigne qu'un jour il y eut ici autre chose qu'elle seule
la pierre de nos maisons qui auraient pu encore longtemps se passer les lierres et les vignes vierges d'un bras à l'autre
d'un souffle au souffle suivant
tombera à son tour
l'ouvrage s'ouvrira
le cri de division des chairs qui naissent en blessant d'autres chairs
sonnera clair dans l'écho du vacarme enfin retombé
et certains
- mais aucun d'entre nous-
certains appelleront cela un chant
regarde pour le moment cet ouvrage délicat et ses caprices de matière à visage humain
et demande-toi par quel miracle
tout cela tient-il encore
regarde depuis le bord du fond du fleuve
les anciennes formes se défaire
et créer d'autres formes
Dernière modification le jeudi 22 Décembre 2016 à 10:53:45
Remercie pour la lumière du jour
pour ta vie et ta force
-Tecumseh, chef Shawnee
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Avatar : Déesse Epona, bois de chêne, alliage cuivreux, tôle d'argent et pâte de verre, Ier-IIème siècle, Saint Valérien, Bourgogne (actuelle Yonne)
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