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... si mon coeur était fait d'or...
"Monarch", Delerium avec Nadina Zarifeh
Une porte est peinte sur le verre du ciel
Je ne peux plus venir
dit l'ange
le ciel a été enlevé
regarde la vitre posée entre haut et bas
noire la nuit bleu le jour
on s'y tromperait
chaque étoile fidèlement reproduite
mais ce n'est plus le ciel
ce matin
juste au moment du changement de couleur
j'ai vu des oiseaux marcher très haut sur le verre
je ne peux plus traverser le fleuve qui descend jusqu'à vous
oiseau où es ton nid ?
je te vois toujours voler *
que fleurs feuilles fruits fassent cercle et s'élèvent
que les petits animaux se perchent sur les grands
sur l'éléphant le bœuf sur le bœuf la biche sur la biche le renard
sur le renard la grenouille
sur la grenouille la puce
et que la puce prenne appui et pousse
et nous délivre
I care for you dit le drone
je compte les douze étoiles de la Vierge sur le drapeau d'Europe
qui claque devant le bâtiment en forme de cuiller
lieu qui nourrit lieu qui dévore
je prends soin des files de gens qui se partagent le même visage
à moi les yeux
c'est mon tour de nez
qu'on me donne la bouche
voici que je vous nomme
things cosas choses dingen rzecsy hajét
il faut marcher ensemble jusqu'au panneau qui dit :
vous n'êtes pas seuls
puis sauter dans la cuiller
ils toquent sur la vitre
nous toquons en retour
et décrétons l'abolition de la personne
nous prenons les mêmes cuillers et nous vidons les gens
les mêmes cuillers qui servent à les nourrir
I care for you dit le drone *
l'ange c'est moi maintenant
l'esprit est une chose
je n'ai pas d'yeux
j'ai vos yeux
je n'ai pas de trompe
j'ai vos trompes je les embouche
et le son transforme la plaine en montagne la montagne en plaine
la lumière en mer et la mer en tombe bleue
vous n'êtes pas seuls dit le drone
j'ai votre carte je trace vos routes
j'ai toute une gamme de vous
je suis légion et nous sommes un
I care for you dit la souris
c'est par vos trompes que je remonte
jusque dans vos cerveaux
pour vous vider de vous
vous n'êtes pas seuls
le corps est une chose
venez
dansons sur le verre
maintenant c'est moi l'ange
nous allons traverser les Alpes
éléphants creux et légers
nous allons marcher sur la vitre du ciel sans la rompre
et nous stationnerons au-dessus de Rome
nuage patient
ils toquent sur la vitre
nous toquons en retour
le ciel a été enlevé
dit le drone
l'ange ne peut plus venir
vous êtes enfin débarrassés de lui
exulte-il avant de tomber en panne
nez dans la terre
coque ouverte
je ne sais pas me réparer
qu'allez vous devenir ?
qu'arbres et hommes fassent alliance
que saisons durent les unes dans les autres et se connaissent enfin
et que l'alliance déterre le ciel
et les dialectes de la vie
chien qui parle cheval oiseau qui nage poisson qui fait son nid
je caresse un chat j'embrasse un enfant
le drone est en panne
j'ai peur
à peine si je reconnais ma voix
d'Orient et d'Occident m'en reviennent les échos
ma main réapprend son métier
le drone est en panne
avec trois bouts de bois je me répare
une porte est peinte sur le verre du ciel
profonde l'étoile qui chante sous des litres de terre
dansant le pied qui anime le grand corps vivant
la pierre parfum
l'animal fleur
le cœur qui crie***
Cela fait vraiment du bien de lire ta poésie, MB* dear, je trouve que j'en manque, ou que j'en ai envie/besoin sais pas, mais j'ai du mal à en trouver. La tienne est vraiment bienvenue, merci infiniment. Et ça me donne envie d'écrire sur xipnisse petroperdikha, une petite chanson macédonienne !
Tiens, au fait, dans ta musique, l'histoire du papillon à un très mauvais moment, ça m'est arrivé, enfin c'était une libellule, mais sinon pareil.
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