J'ai tu janvier

J'ai tu janvier
J'ai tu janvier : (texte et photographie de Florence Noël) j’ai tu janvier ses vert-de-gris et saumures d’âme à perte de vie ses champs de courtes oraisons tant pèse le froid sur l’épaule et nos discours gauchis de misères minuscules alors qu’on se surprend à pister les ombres effritées des arbres ou leur nudité précise figeant les heures dépolies encore un jour en boule vous mes enfants vos chairs tièdes vos mains lourdes aux draps l’écho du duvet remué je dis tendresse ces vestiges de rêves sur l’oreiller puis s’en aller prisonnière de matins nocturnes de retrouvailles frileuses à la vesprée ou alors suffoquée par la lumière délivrée soudain des vapes d’eaux opaques stagnant à hauteur de cri janvier m’a tue tu oublieras mon tintement, ami lointain un jour tu traverseras janvier un oiseau tremblotant sur le doigt et son envol seul aura l’orbe de mon visage mais là à l’entre-deux de hameaux nappes servie de givre je stoppe claire la voiture sur la peau rugueuse des labours deux hérons cendrés transgressent pour moi seule l’allégeance tristesse pour tant de joie non, je ne dis rien pas encore (Florence Noël)




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