texte collectif : la série des nombres
avec par ordre d'apparition :Flo – Isa – passante – Stef – Isa – flo – stef –Ile – MA- JML- Stef -MA
Un et le feu, le folet mendiant
albAtre est son nom, écusson sur l'onde,
du premier vient l'humus, la danse l'envole
s'épuise au Delta.
Deux les tours du possible, entre tous les chemins
prendre celui du fleuve lent
le mien est une étroite montée verte
qui mène aux faux poivriers
un escalier de branches
d'en haut la vue diffractée de la mer
Trois les troncs desséchés sur l'abac
tant chante
la fée malingre qui lit à la veilleuse
tant de sang
roulé des cimes aux
pour que l'hiver s'abreuve de contrées
mûrissantes
Quatre les doigts de la main coupée
de quatre directions s'engouffrent les vents d'écartèle
autant que les sels des quatre âges
que la fée verte verse tout au long de la lande
pour faire rêver les loups qui pistent le soleil
quatre démons aux membres
Cinq anciens livres de tendresse
auprès du lit dessous les taches blanches du piano
partition douce
maison précieuse
et l'arrachement froid d'une nuit
quand tous les doutes rassemblés, on boit
dans la montagne un verre pour réfléchir
Six écluses pour sevrer les laits
de femmes rondes de voeux
et cotonnades et châles
dévidés sur les sentes qui attachent
nos souffles aux comptines
et tant de chanvre tressé de suie
que six nourissons naissent riants
Sept vertèbres brisées
par les pattes des chevaux
qui montent en tournant à l'intérieur du phare
sept convulsions qui mènent à sept mers
sept secondes de douceur autour du sexe d'un cavalier écorché
sept mètres de cheveux verts sur le sillage de la fée
Huit étoiles posées au cou de la vieille lune. Et la nuit qui transpire au fermoir de l'été ses pluies de longues courses.
huit petites lumières, là-bas, le nez levé, depuis les chambres douces où rêvent les espoirs. Et le ciel qui acquiesce en aiguisant septembre.
huit, comme papillons sur la gorge des arbres pour accueillir l'automne.
Neuf mots dans un désordre absolu fleuve neige silence larmes amour fleur nuit demain sourire
neuf jours avant et après ta naissance éclipse d'un soupir
neuf vieilles vies anciennes âmes à se perdre sur de longues voies de traverse
neuf stylos pour écrire tout ce qui tremble et déborde les neuf plaies du cœur
neuf olives sur le gâteau
Dix lettres de couleur le mangenta le bleu le rouge l'orangé le muguet le pain et l'eau d'érable
dix sourires sur l'émail des dents
dix rires d'enfant au bout d'un cerf-volant
dix arcs-en-ciel faisant la courte échelle
dix pétales dans un sac de billes
dix trèfles à quatre-feuilles dans les fleurs du tapis
dix oiseaux sur un fil sémaphorant l'espoir
Onze doigts sur les deux mains je compte et recompte
les onze fesses de l'ombre
onze tiroirs dans la maison où flottent onze odeurs de cuisine
onze pluies à boire sur onze niveaux de terrasses
onze genoux frottés sur les cours de onze écoles
onze dizaines de mots
et je ne sais toujours pas parler
onze lèvres à écarter pour te trouver
Douze bisous au creux de la vague
douze joueuses de blues dans l'arène
douze trésors enfouis sous la peau
douze vérités à l'horizon laquelle choisiras-tu ?
douze solitudes sur votre balcon