Echarnières

Elle,
arrivée à la cime et regardant les lignes de crêtes creuser comme des vagues, où le fond des vallées prenait une tonalité plus lourde, un bleu de gravité sombre,
et demandant dans un souci géographique, autant que par curiosité du nom qu?on eût pu donner à un tel paysage)

-Qu?est-ce que c?est ?

Lui,

-C?est mon pays

...

Méfie-toi qu?elle ne capture à nouveau
Nuit tombante
Où s?allongent sur les bancs de calcaire
Des soleils cachés
A redouter la litière de châtaignier d?écorces et d?herbe blanche
Où elle enlace pour mieux saisir
L?aube
De deux coups de fusil

Prends garde aux pleins midis d?orpailleurs
Une poignée ou deux où la terre se met à nu sous l?yeuse et la prunelle
Et appelle jusqu?à te tendre l?odeur de l?huile
Mettre feu là et maintenant
Courant liane toujours un peu plus loin
Vers d?autres ivresses, d?autres misères

Ne cours pas trop vite vers tes enfances
Enfermées à double tour
Tu liras le tronc scié
Portant par tes lèvres le goût de ses cercles térébrants
Au plus primitif de ton cerveau

Et si elle ne te reprend
Ne te reprendrait-elle qu?au repartir
Demain
Quand ne sachant la repousser qu?avec douceur
Tu refermeras la porte - doucement
Dans le grincement des charnières
Tu entendras ton c?ur qui hurle

Malons et Elze, le 5 septembre 2010



Derni?re modification le 23-10-2010 ? 23:50:54

"Et si elle ne te reprend
Ne te reprendrait-elle qu?au repartir "

Je vais faire un commentaire sans grande fioriture : j'aime...