J'éteins l'obscurité, il reste toi


ronde et belle
la pomme du ciel
ne connaît pas ces mots

ni moitié ni quart
par intermittence
rien
puis entière
elle emplit tout le lac

savoureuse et gorgée
une pomme d'en bas
une pomme du fond
monte à ma rencontre

si j'avais une âme
elle passerait
par toutes les phases du fruit
jeune et imperceptible
plein et mangé
puis elle ferait le tour du lac
en donnant ton nom à toute chose

je n'ai pas d'âme
seulement des esprits animaux
qui ne rient ni ne pleurent jamais
et courent
sans savoir que le paysage
court en même temps dans l'autre sens

inquiets aujourd'hui
ils rentrent plus tôt
abandonnent leurs réserves sur la rive
et descendent plus profond
jusque sous la pomme du lac

à chaque phase de la pomme
à l'heure où les animaux tremblent
je m'accroupis parmi eux
franchis le rideau du lac

et j'éteins l'obscurité
pour cueillir
le plus bas possible
le sein qui se reflète dans le ciel

Il faudrait faire une étude sur moeurs des "petits animaux" qui courent dans tes textes stél !!

Heureuse de te relire !