le débat sarko - ségo

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texte intégral du débat
( mais je pense qu'il y a des petits blancs qui rendent quelque fois la lecture difficile)

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un extrait saillant (celui que beaucoup retiendront):

"22h50 A Sarkozy qui veut le droit pour une femme d'obtenir une place de garde pour son enfant, au besoin devant un juge, Royal répond: «Les femmes vont aller devant les tribunaux pour demander un place en crèche? C'est ça la société que vous nous proposez? Aller devant le tribunal pour demander une place en crèche?

Ségolène Royal : Les femmes n'auront pas besoin d'aller devant les tribunaux, mais elles auront le service public de la petite enfance sous toutes ses formes !

Nicolas Sarkozy : Vous allez créer 2,3 millions places de crèche ?!

Ségolène Royal : Les femmes vont aller devant le tribunal pour demander une place en crèche ? Soyez sérieux ! C'est ce que vous proposez, une société où il faut aller devant la justice pour demander une place en crèche ? Ce n'est pas ma conception de la société. Les femmes ont autre chose à faire que d'aller devant le tribunal. Il faut faire les choses en politique. Ce n'est pas le tribunal.

Nicolas Sarkozy : Vous n'avez pas besoin d'être méprisante pour être brillante.

Ségolène Royal : Je connais vos techniques. Dès que vous êtes gêné, vous vous posez en victime.

Nicolas Sarkozy : Avec vous, ce serait une victime consentante!

Ségolène Royal : Tant mieux, au moins, il y a du plaisir.

Nicolas Sarkozy : J'ai trop de respect pour vous pour vous laisser aller au mépris. Les droits opposables sont très importants, ils permettront de passer de la République des droits virtuels à la République des droits réels.

Ségolène Royal : J'avais la parole. Je préfère l'action politique efficace, qui fait les choses, plutôt que d'imaginer.

Nicolas Sarkozy : Ce sont des mots. Moi, je m'engage sur un résultat.

Ségolène Royal : Les gens vont aller devant les tribunaux alors qu'ils sont déjà débordés et qu'ils ont autre chose à faire? Ce n'est pas sérieux!

Nicolas Sarkozy : Ce n'est pas gentil de dire des choses comme cela. Je vais prendre un exemple qui va peut-être vous toucher. L'affaire des enfants handicapés dans les écoles. Je considère qu'il est scandaleux qu'un enfant ayant un handicap ne puisse pas être scolarisé dans une école "normale." C'est important pour l'enfant ayant un handicap et pour les autres enfants qui n'ont pas de handicap, qui au contact de cet enfant différent apprendront que la différence est une richesse. Dans les démocraties du nord de l'Europe, 100 % des enfants ayant un handicap sont scolarisés en milieu scolaire classique. En France, c'est 40 %. Je veux créer un droit opposable. Cela veut dire quoi ? Qu'une famille au bout de cinq ans, à qui on refuserait une place dans une école, pourrait aller devant le tribunal en disant : la République m'a promis un droit. Un homme politique s'est engagé et n'a pas tenu sa promesse. Que se passe-t-il ? Je veux en finir avec les discours creux (pas le vôtre, je ne veux pas être désagréable) avec ces promesses incantatoires, cette grande braderie au moment de l'élection, on rase gratis, on promet tous. Quand on ne sait pas promettre, on promet une discussion. Je veux m'engager sur des résultats, sur du concret. Je veux dire à toutes les familles ayant rencontré le drame du handicap que je ferai une place à chacun de leurs enfants dans les écoles, que je donnerai les moyens aux écoles pour les accueillir. La preuve de ma bonne foi sera le droit opposable et la capacité d'aller devant un tribunal pour faire-valoir ses droits. Ce n'est ni ridicule, ni accessoire. C'est peut-être même ce qui fait la différence entre la vieille politique et la politique moderne.

Ségolène Royal : Là, on atteint le summum de l'immoralité politique. Je suis scandalisée par ce que je viens d'entendre, parce que jouer avec le handicap comme vous venez de le faire est proprement scandaleux. Pourquoi ? Lorsque j'étais Ministre de l'enseignement scolaire, c'est moi qui ai créé le plan handiscole qui a demandé à toutes les écoles d'accueillir tous les enfants handicapés. Pour cela, j'avais créé parmi les aides éducateurs que vous avez supprimés, 7000 postes d'aides éducateurs, d'auxiliaires d'intégration. J'avais doté toutes les associations de parents d'enfants handicapés des emplois liés à l'accompagnement et aux auxiliaires d'intégration dans les établissements scolaires. C'est votre gouvernement qui a supprimé non seulement le plan handiscole, qui a supprimé les aides éducateurs, qui fait qu'aujourd'hui, moins d'un enfant sur deux qui était accueilli il y a cinq ans dans l'école de la République ne le sont plus aujourd'hui. Vous le savez parfaitement. Je trouve que la façon dont vous venez de nous décrire, la larme à l'?il, le droit des enfants handicapés d'intégrer l'école, alors que les associations des parents d'handicapés ont fait des démarches désespérées auprès de votre Gouvernement pour réclamer la restitution des emplois, pour faire en sorte que leurs enfants soient à nouveau accueillis à l'école, y compris les enfants en situation de handicap mental à l'école maternelle, où avec moi tous les enfants handicapés mentaux étaient accueillis à l'école maternelle dès lors que les parents le demandaient. Laissez de côté les tribunaux, les démarches pour les parents qui en ont assez de leurs souffrances, d'avoir vu leur enfant ne pas pouvoir être inscrit lors des rentrées scolaires lorsque vous étiez au Gouvernement. Laissez cela de côté. La façon dont vous venez de faire de l'immoralité politique par rapport à une politique qui a été détruite, à laquelle je tenais particulièrement, parce que je savais à quel point cela soulageait les parents de voir leurs enfants accueillis à l'école. Vous avez cassé cette politique! Et aujourd'hui, vous promettez en disant aux parents qu'ils iront devant les tribunaux?! Tout n'est pas possible dans la vie politique, ce discours, cet écart entre le discours et les actes, surtout lorsqu'il s'agit d'enfant handicapé, ce n'est pas acceptable. Je suis très en colère. Les parents et les familles?

Nicolas Sarkozy : Calmez-vous et ne me montrez pas du doigt avec cet index pointé!

Ségolène Royal : Non, je ne me calmerai pas!

Nicolas Sarkozy : Pour être Président de la République, il faut être calme.

Ségolène Royal : Non, pas quand il y a des injustices! Il y a des colères saines, parce qu'elles correspondent à la souffrance des gens. Il y a des colères que j'aurai, même quand je serai Présidente de la république?.

Nicolas Sarkozy : Ce sera gai!

Ségolène Royal : Parce que je sais les efforts qu'ont fait pour accueillir les enfants qui ne le sont plus. Je ne laisserai pas l'immoralité du discours politique reprendre le dessus.

Nicolas Sarkozy : Je ne sais pas pourquoi Mme Royal, d'habitude calme, a perdu ses nerfs?

Ségolène Royal : Je ne perds pas mes nerfs, je suis en colère. Pas de mépris. Je suis en colère. Je n'ai pas perdu mes nerfs. Il y a des colères très saines et très utiles.

Nicolas Sarkozy : Je ne sais pas pourquoi Mme Royal s'énerve...

Ségolène Royal : Je ne m'énerve pas.

Nicolas Sarkozy : Qu'est-ce que cela doit être quand vous êtes énervée!

Ségolène Royal : J'ai beaucoup de sang-froid. Je ne suis jamais énervée?

Nicolas Sarkozy : Vous venez de le perdre. Madame Mme Royal ose employer le mot "immoral." C'est un mot fort.

Ségolène Royal : Oui.

Nicolas Sarkozy : Madame Royal se permet d'employer ce mot parce que j'ai dit que je souhaitais que tous les enfants ayant un handicap soient scolarisés en milieu scolaire "normal." Madame Royal a qualifié mon propos de larmes à l'?il, sous entendant par là que la sincérité n'était que de son côté et que, de mon côté, il ne devait y avoir que du mensonge. Ce n'est pas une façon de respecter son concurrent. Je ne me serai jamais permis de parler de vous comme cela, madame.

Ségolène Royal : Parce que moi, je ne mens pas et je ne prétends pas faire ce que j'ai détruit avant.

Nicolas Sarkozy : Madame, je ne pense pas que vous élevez la dignité du débat politique.

Ségolène Royal : Si, c'est très digne la question du handicap.

Nicolas Sarkozy : Si je n'avais pas moi-même, par conviction, parlé de la
scolarisation des enfants handicapés, cela faisait une heure et demie que nous débattions, on n'en avait pas parlé. J'ai le droit de parler du handicap. Ce n'est pas votre monopole. J'ai le droit d'être sincère dans mon engagement et d'être bouleversé par la situation d'enfants qui aimeraient être scolarisés. Je ne mets pas en cause votre sincérité, madame, ne mettez pas en cause ma moralité.

Ségolène Royal : C'est votre action que je mets en cause.

Nicolas Sarkozy : Ainsi, la dignité du débat politique sera préservée. Mais au moins on aura vu que vous vous mettez en colère bien facilement, vous sortez de vos gonds. Le Président de la République a des responsabilités lourdes, très lourdes.

Patrick Poivre d'Arvor : Peut-on passer au sujet de l'Europe, qui est en panne, deux ans après l'échec du référendum en France?
Ségolène Royal : Vous permettez. Moi aussi, j'ai l'intention de me faire respecter. Je ne suis pas sortie de mes gonds. Ce qui nous différencie, c'est une vision de la morale politique. Il faut que les discours soient cohérents avec les actes. Quand il y a un tel écart, on ne peut pas avoir détruit l'accueil des enfants handicapés à l'école?

Nicolas Sarkozy : C'est faux, madame. Il y a trois fois plus d'enfants handicapés scolarisés aujourd'hui qu'à votre époque. C'est faux, madame.

Ségolène Royal : Toutes les associations ont protesté auprès de vous?

Nicolas Sarkozy : Ce n'est pas exact?

Ségolène Royal: Car vous avez supprimé les auxiliaires d'intégration?

Nicolas Sarkozy: Je n'ai jamais été ministre de l'éducation nationale?

Ségolène Royal : De votre gouvernement.

Nicolas Sarkozy : Je n'ai jamais été Premier ministre non plus.

Ségolène Royal : Ne soyez pas condescendant.

Nicolas Sarkozy : Je ne le suis pas du tout.

Ségolène Royal : Il y avait des colères saines par rapport aux injustices ou aux discours politiques qui ne correspondent pas aux actes...

Nicolas Sarkozy : En quoi elle est saine votre colère? Traiter votre contradicteur d'immoral et de menteur, je ne vois pas ce qu'il y a de sain. Vous avez la vision sectaire de la gauche. Toute personne qui ne pense pas exactement comme vous est forcément illégitime!

Ségolène Royal : Pas du tout, au contraire!

Arlette Chabot : Peut-on terminer là-dessus ?

Ségolène Royal : Ce débat est très important. C'est toute une conception de la vie politique et de la responsabilité politique qui est là. Si on est responsable de rien, si on n'a jamais des comptes à rendre sur ses actes politiques, comment voulez-vous que les citoyens croient encore à l'efficacité de la politique...

Nicolas Sarkozy : Il faut garder son calme et ses nerfs et utiliser des mots qui ne blessent pas.

Ségolène Royal : Les mots ne blessent pas, ce sont les actions qui blessent.

Nicolas Sarkozy: Quand on emploie des mots qui blessent, on divise le peuple, alors qu'il faut le rassembler.
Ségolène Royal: Vous êtes blessé ?

Nicolas Sarkozy : Non.

Ségolène Royal : Donc tout va très bien!

Nicolas Sarkozy : Je ne vous en veux pas. Cela peut arriver à tout le monde de s'énerver.

Ségolène Royal : Je ne m'énerve pas, je me révolte, car j'ai gardé ma capacité de révolte intacte.


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Nicolas Sarkozy et son projet éducatif, c?est d?abord le non remplacement d?un fonctionnaire sur deux, j?espère qu?on se rend compte de ce que cela veut réellement dire, au quotidien, dans la vie des établissements, ce que cela signifie pour l?égalité des chances, dans la vie d?un élève qui n?aura pas de père ou mère centralien ou ingénieur pour lui expliquer à la maison la division euclidienne ou comment calculer l?intégrale d?une fonction?.

Ces mêmes élèves bien dotés qui, dans une classe de quarante élèves ou plus répondront un « oui » franc et massif lorsque le jeune professeur néo-certifié, gratifié impérialement (j?ai failli dire royalement ) de quelques dizaines d?heures de formation pédagogique en PLC1, et guère plus en PLC2, posera la question fatidique : « vous avez compris ? »

bien sûr qu?ils ont compris,les bons élèves! on les gave avec des nombres complexes et des polynômes du second degré depuis le biberon, conscient qu?on est du moyen exceptionnel de sélection que constituent encore et toujours les mathématiques, une sélection souvent fondée sur la simple compréhension de la langue, parce que ne venez pas me dire que les élèves de l?Ariane à Nice,malgré le glorieux passé de leur culture mathématique, savent manier le « si?alors » avec fluidité en français, je ne vous croirai pas une seconde.

et si les bons élèves ont compris ce qu'ils savaient déjà, les autres, eux, n'ont pas compris, mais quel élève va alors le dire? où sont les heures de formation qui vont apprendre à un prof à vérifier pour chacune de ses ouailles son avancement personnel? et où est le temps qui va le lui permettre, matériellement?

C?est la part sans cesse moindre, par rapport au PIB, du budget de l?éducation, sans aucune possibilité d?investissement à long terme, une sorte de flux tendu épuisant les énergies et les réserves de tous : en 2005, mille nouveaux postes d?enseignants dans le primaire, ce qui donne un nouveau poste pour soixante et onze nouveaux élèves. La suppression de la digne condition des maîtres d?internat et surveillants d?externat, leur statut permettant de vivre modestement et continuer leurs études complètement mis à mal, la création de huit cent postes d?assistants d?éducation qui les remplace tout juste, avec un salaire moindre et un statut moindre. La suppression de 5500 postes d?enseignants dans le secondaire, titulaires et contractuels, suppression comparée aux 41000 élèves de moins.

Passer le CAPES de nos jours revient à peu près à l?exploit héroïque du preux chevalier affrontant trois ou quatre mille dragons avant son petit déjeuner pour se mettre en forme. J?exagère, bien sûr? mais ! j?aimerais peut-être, certaines années, arrêter d?avoir mal au ventre en attendant les résultats des admissibilités et des admissions, qui vont décider du destin des jeunes étudiants de mes formations, parfois de compétence de niveau international, et dont l?éducation nationale ne veut même pas par manque de moyen

C?est la réforme du système d?éducation spécialisée, la plus insupportable parce que la familiarité avec l?éducation spécialisée est souvent une bonne initiation au désespoir. L?énorme mensonge de la soi-disant volonté d?intégration, alors que la seule volonté est celle de l?absorption, liée à une parfaite indifférence du destin des élèves différents, quelle que soit leur différence. La formation ex-AIS,maintenant nommée CAPA-SH s'effectue en alternance, les professeurs stagiaires préparant le diplôme se voient enlever du temps de formation et la continuité de l'enseignement en classes spécialisées est compromise. Les stagiaires sont remplacés par des non-spécialistes.

Ce sont des milliers et milliers de professeurs contractuels au chômage, plus de mille dans la seule académie de Créteil, alors que très franchement, à Créteil, on aurait peut-être besoin, pour que les hommes politiques puissent pénétrer dans les banlieues sans danger physique pour eux, que plus et non moins de contractuels soient employés?non ?

Mais c?est surtout la volonté politique affichée de faire entrer le système scolaire encore plus dans les lois du marché, cette volonté du "parcours d?excellence" qui oublie volontairement les premières années de vie, en supprimant à terme les classes maternelles, cette volonté de toujours plus et plus de sélection et de culture de la compétition, qui aura un jour sans doute le culot de prétendre que les jeunes en réussite en ont le gène, puisqu?il en a toujours été ainsi depuis leur enfance : ouais, seulement depuis l?enfance on a trié puis trié puis encore trié et devinez quels étaient les critères de tri, hein ?


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une analyse des propos de Nicolas Sarkozy

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Bon, maintenanr, il faut un peu quitter le fantasmatique, pour un peu de lucidité. J'ai voté contre Sarko, ça fait des années que je ne peux pas me l'encadrer, y compris à une époque où on le connaissait moins que maintenant.
MAIS :
- Le règne du fric-roi n'a pas commencé avec Sarkozy
- Le règne de la précarité n'a pas commencé avec Sarkozy
- Le règne de l'acculturation n'a pas commencé avec Sarkozy.
- Le règne de la peur n'a pas commencé avec Sarkozy.

Meme s'il y a effectivement eu un long travail de préparation psychologiques ces toutes dernières année, via les médias, etc, ce n'est pas "Sarkozy", désigné en tant que personne-croquemitaine, cristallisant tous les basculements, qui est la cause de tout ça.
Ce serait un peu facile de dire que tout est apparu durant la dernière campagne présidentielle française, sous les traits d'un seul homme.
J'avoue que Gérard Miller et ses semblables m'ont toujours un peu gavé.

Ce n'est pas en débitant un catéchisme dit de gauche qu'on va contrer en quoi que ce soit un catéchisme dit de droite. Le problême dépasse et transcende de loin les querelles de chappelles. Il se pose en termes simples, il se pose au niveau mondial, il se pose au niveau quotidien, en tous domaines : social, politique, économique, familial, éducatif, culturel, financier : quelle est la place de l'homme, de l'être humain dans la société ? Quelle est la place de *son libre choix* en tous domaines ? Est-elle centrale ou secondaire ? Est-elle souveraine ou assujettie ? Seule, la réponse à cette question détermine le "camp" dans lequel on se trouve.
s*

au dessus

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quelque chose aussi qui m'a beaucoup frappée, steph, et un peu comme ta mise au point du dessus :

je discutais récemment avec un ami, qui m'a dit, (j'essaie de retrouver l'essence de son propos) : "oui mais tu vois, tout ça, la fracture sociale, la fracture entre les gens, ça ne peut pas se guérir avec de la politique, avec un président, qu'il soit de gauche ou de droite, et Sarkozy ou pas Sarkozy ça ne changera rien à l'affaire. Elle ne se guérira que lorsque NOUS (sous-entendu tous ceux qui peuvent le faire, parce qu'ils sont de souche, ou parce qu'ils gagnent leur vie à peu près etc....etc....) tendrons la main, chacun individuellement, ou en groupe, ou en société, mais lorsque nous tendrons la main. La politique de la main tendue, c'est chacun et tous qui doit la faire à tous niveaux, dans chaque lieu. Et la politique ne peut pas grand chose à cela"

Voilà, tu vois, ça me fait un peu le même effet que quand on dit "les états-unis" ceci "les états-unis" cela, gna gna. Moi, je n'aime pas du tout l'administration Bush, tout comme je suis à peu près autant attiré par l'État-UMP que par une fosse aux serpents, mais voilà une fois qu'on a dit "ah Bush ! Ah les américains ! Ah, la mainmise de l'État-UMP", bah on a tout dit et on peut se la prendre et se l'astiquer, car nous "on n'est pas comme eux" n'est-ce-pas, et gna gna. Ok par exemple, aux USA, y a plus de pouvoir et de moyens, donc c'est plus voyant et plus lourd de conséquences, ok on a un système -pour le moment- plus protecteur, mais aux dernières nouvelles la France produit et vend aussi des armes, des pesticides, passe des contrats de complaisance avec des dictatures, produit des erreurs judicaires, de la discrimination à l'embauche, de l'expulsion d'enfants sans-papiers, des licenciements abusifs, de l'auto-censure de la presse, etc etc etc, et pour ça y a pas besoin de recevoir des ordres de Washington et y a même pas besoin d'une mainmise de l'UMP sur tous les leviers du pouvoir ^^
Alors, maintenant que Nain 1er est élu, ben c'est pareil qu'avant, sauf que c'est pire. Mais le virus, il est dans chacune de nos tronches à la con, la Bête, comme les ceusses qui savent disent dans les livres ou les films ou les colloques, elle est dans chacun de nous, la tumeur, elle se nourrit de chacuns de nos silences et de nos renoncements à qui nous sommes. On n'a rien appris de l'histoire et il semble qu'on n'en apprendra rien, quoi qu'il arrive. Tout comme on n'a rien appris des signaux qu'à commencé à nous envoyer la nature et il semble qu'on n'en apprendra rien, quoi qu'il arrive.
De là à en déduire que le genre humain est la maladie du monde, il y a un pas que je ne franchirai pas,pour deux raisons, la premier car je crois que le nihilisme n'est jamais qu'une forme supplémentaire d'illusion et peut même d'ailleurs servir à justifier bien des oppressions, la seconde parce que je crois que pris individuellement ou en petits groupes bien organisés, l'homme n'est pas si mauvais, et même plutôt bon et ne demande qu'à progresser.
Ce sont probablement les structures actuelles qui sont à démanteler, et pas l'espèce en elle-même.
Voilà, c'était une crise d'irritation contre notre propension, y compris la mienne propre on est bien d'accord, à désigner facilement un groupe extérieur (Ex. "L'Amérique" ou "l'UMP)"à comme cause de nos malheurs.

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"elle se nourrit de chacuns de nos silences et de nos renoncements à qui nous sommes. On n'a rien appris de l'histoire et il semble qu'on n'en apprendra rien, quoi qu'il arrive. Tout comme on n'a rien appris des signaux qu'à commencé à nous envoyer la nature et il semble qu'on n'en apprendra rien, quoi qu'il arrive. "

ben, ça dépend, quand même : moi je ne veux pas renoncer, et je veux agir, pratiquement, concrètement, à mon niveau
et si on me prête vie, je le ferai
car je ne veux pas non plus que la conscience de ce que je crois être mon orgueil (celui qui me dit "toi tu essaies d'agir", et qui en est bien, oui, de l'orgueil, et du monstrueux) m'empêche d'agir. Parce que s'il y réussit, eh bien j'aurai quand même pas trop fait avancer les choses.
Donc, entre deux maux, je choisis le moindre.


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Je ne sais pas comment tu vois ta vie (ou comment les autres voient la leur).Mais moi,je la vois comme une suite d'actes petits, et une suite assez limitée parce que je sens ma vie limitée. Donc, une suite limitée d'actes petits, et qui au mieux du mieux sont des actes issus, soit d'une bonté, soit d'une volonté de progresser, soit d'une volonté de compréhension; ça c'est pour le mieux, évidemment, y en a plein d'autres dont il vaut mieux ne pas parler, mais y en aura toujours, comme y a toujours des fautes qu'on laisse dans un texte

je ne crois pouvoir faire autre chose que cette suite de petits actes avant de mourir, et je voudrais qu'ils soient utiles (réellement utiles)
mais pour décider de leur utilité, je n'ai que certains outils à ma disposition : mon coeur, mon instinct mon intelligence, et ceux des autres que je consulte s'ils veulent bien me laisser les consulter

il me semble que si je suis prise de ce balancement constant qui examine toujours les ultimes de tout, au bout d'un moment eh bien je ne fais plus rien, et voilà, et j'aurai pas gagné grand chose (je trouve)et les autres non plus



ah mais, ce n'est pas, mais alors pas du tout ce que j'ai voulu dire :) donc, je suis bien d'accord avec toi.

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j'ai peut-être répondu à côté, mais je réagissais à tes objectifs, tout prendre constamment ainsi dans son ensemble si on peut, étendre constamment le point de vue jusqu'à l'infini, objectifs que je n'arriverais pas à réaliser: ça me paralyserait, et je n'arriverais plus à poser petite brique sur petite brique come j'essaie de faire (un buffle lent et laborieux je suis)
:sol: :sol: :sol:

Mes"objectifs" te semblent plus clairs qu'à moi-même

Ce que je veux dire c'est que l'ère sarkozyenne n'est que la continuation d'une certaine pente-oui "d'ensemble" en effet et hélas- et non l'arrivée subite d'un croquemitaine.
Il s'agit d'un déclinaison d'un produit global, lancée avec tel média-planning, après telles études de marché, de rentabilité et de prospections.

Et au niveau individuel, je suis 200% d'accord avec toi, quel autre choix de bon sens, d'ailleurs ?
D'autant plus que je ne crois qu'au petit et à l'échelle humaine, moi, tous les grands trucs, au mieux me laissent sceptique, au pire m'effreaient.
Cela n'empeche pas d'essayer de discerner les grands mouvements de baton et aboiements de chiens, avec lesquels les bergers globaux essaient de conduire notre troupeau vers....

C'est tout bêtement : think globally, act locally", c'est pas moi qui l'ai inventé


flo du Nord

Hmmm, je comprends ton raisonnement Steph, mais laisse-moi prendre le contre-pied de ton contre-pied.

Ainsi, tu considères, à juste titre, que l'ère sarko, n'est que symptomatique d'une inclinaison sociétale à admirer le show de ceux qui ont du fric, une culture nivelante, qui favorise des réflexes identitaires faces à des peurs exarcerbées, suscitant par là même une hausse des actes insécurisants et une précarisation plus tue et cachée qu'avant ( rendue plus honteuse quoi que les médias veuillent bien nous faire croire)... Et que tout cela a été préparé bien avant sa venue, sorte de tapis rouge déroulé en vue de son élection... soit...
comme je l'ai entendu ce midi à une table très européenne "les français ont le président qu'ils méritent". Anglaise à qui j'ai répondu, "et avez-vous le premier minitre que vous méritez?" ... elle a épilogué sur sa promesse de départ prochain, soupirant sur toute la haine qu'elle lui portait

Mais, c'est un écueil aussi à éviter de s'autoflageller et de risquer ainsi de perdre le principal trésor qui brille dans le c?ur d?un amoureux des valerus démocratiques, humanistes, humaines : la révolte face à l?injustice, face à la bêtise, face aux illusions, face aux « jeux et aux pains », face à « politique-réalité », face à l?absence de nourriture saine pour le grand public, quelle soit matérielle, intellectuelle, spirituelle, ?.

Bref, il ne sert à rien de dire que Sarkozy est l'émanation de la société vers laquelle nous tendons et que nous ne pouvons plus être qu'en position de résistance quasi vaine, quais marginale , quasi symbolique.

Je crois, au contraire, que cette élection française peut être le point de départ pour une prise de conscience plus large. Et je vais vous en donner le début du point de départ. Je vais vous le donner en tant que belge et justement par ce que je suis belge, donc pas française, mais européenne, mais voisine, mais démocrate.

Ces élections françaises ont terriblement fasciné le monde proche de la France, mais aussi au-delà. Ce n?est pas un hasard. Beaucoup de démocrates dans le monde, en Occident, mais aussi en Orient, en Afrique, en Amérique Latine, en Asie se sont interrogés. La santé politique d?un pays ne concerne plus seulement le pays lui-même. Ce qui nous paraissait évident quand il s?agissait de parler de la « bonne gouvernance » des pays en voie de développement entre le fromage et le café diplomatique à la table d?un quarré de politiciens en quête de traités économiques comme dans les cafés de commerce de toutes les villes du monde « occidental », ce qui nous paraissait normal quand on citait un pays sur deux, si pas deux sur trois sur les cartes du monde, surtout au Sud, n?est-ce pas, devient de plus en plus évident avec les nôtres aussi? ou le « redevient ».

Peut-être qu?on a le droit de se dire qu?on peut résister au-delà de nos frontières. promouvoir un monde plus juste, non par quelques don quichotesques mouvements idéalistes internationalistes qui ont passé l?heure et ne peuvent fédérer un grand nombre. Mais simplement avec des choses très simples de chez simple.

Des idées comme cela : établir une petite convention, ou un « label de qualité humaniste », sans grandes longueurs, des choses fondamentales qui fait qu?une association, un mouvement agit pour un monde plus juste, meilleur. Avec évidemment des critères d?exclusion. Critère d?exclusion typique : racisme, xénophobie, promotion de la pornographie enfantine, destruction de l?environnement, népotisme, fraude, nivellement culturel, domination, promotion de la haine d?un groupe sur un autre, absence d?esprit critique. Label qui pourrait être déposé, attribué à toute sorte de personnes, groupes, et enlevé si nécessaires? bête idée, sûrement?

Autre idée, mieux échanger sur nos différence, sur nos objectifs communs, mieux nous recentrer sur ces objectifs? Mieux promouvoir l?Histoire et ses leçons. Mieux nous reconnaître en tant qu?être humain. Commencer par un meilleur respect de l?autre, ici, chez nous, ailleurs.

de belles pensées ? de belles paroles ?

Diminuer notre pollution personnelle : j?ai personnellement commencé à acheter des détergents bio, fait un compost, je trie jusqu?aux capsules de bouteilles, je ne mets plus de produits nocifs autant que possibles dans mon jardin, je diminue les trajets non nécessaires en voiture.

Mais aussi, je valorise mes enfants, je m?excuse lorsque je suis en tort, même si ça me coûte à mon orgueil d?adulte, je me remets en question, je résiste à ceux qui me dévalorise, je fais valoir mes valeurs sans plus les taire comme avant.

etc.. etc? c?ets un ensemble bien plus complexe de choses que de « faire », c?est peut-être essayer, tout simplement de tendre à « être » le plus honnêtement possible ce que nous sommes. Ce « honnêtement » me semble la clé de voûte de l?édifice à entreprendre, en fait. La clé de voûte inattaquable.

Alors, oui, peut-être faut-il penser globalement et agir localement, c?est vrai, mais il faut aussi, peut-être, réinstaurer l?empathie, les mouvements de solidarités d?idées, le partage, l?émulation, la quête et l?espérance. On ne soupçonne pas combien l?espérance en action soulève de montagnes. Et même quand assaillie de douleurs quotidiennes, je vous assure que je garde toujours en tête que l?espérance est la clé d?un monde meilleur que j?espère pour nos enfants, et déjà de notre vivant. ce n?est pas une croyance utopique, c?est une certitude?. entre un être humain qui croit en un meilleur et est mis en mouvement grâce à cela et un qui subit, dépité, le mauvais sort, le premier fera plus de merveilles, c?est une évidence, le premier sera investit de plus d?énergie, puis de synergies. Allons, allons? allons enfants de la fratrie? le jour de croire est arrivé


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tiens, je viens de corriger une page sur wiki (la page sur "chienlit" )

en voilà une oeuvre collective "label qualité humaniste", et en plus c'est très marrant
ça faisait longtemps que je n'y étais plus retournée

[lien]
flo

très intéressant le lien sur les techniques du langage!!! j'ai fait des explorations vraiment rafraichissantes !

j'ouvre un nouveau fil "label qualité humaniste" et tu pourras y recopier ton lien si tu veux'
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