J'ai tu janvier

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j?ai tu janvier
ses vert-de-gris et saumures d??me
? perte de vie ses champs
de courtes oraisons

tant p?se le froid sur l??paule
et nos discours gauchis de mis?res minuscules
alors qu?on se surprend ? pister
les ombres effrit?es des arbres
ou leur nudit? pr?cise
figeant les heures d?polies

encore un jour en boule
vous mes enfants vos chairs ti?des
vos mains lourdes aux draps
l??cho du duvet remu?
je dis tendresse ces vestiges de r?ves
sur l?oreiller

puis s?en aller
prisonni?re de matins nocturnes
de retrouvailles frileuses
? la vespr?e

ou alors suffoqu?e
par la lumi?re d?livr?e soudain
des vapes d?eaux opaques
stagnant ? hauteur de cri

janvier m?a tue
tu oublieras mon tintement, ami lointain
un jour tu traverseras janvier
un oiseau tremblotant sur le doigt
et son envol seul
aura l?orbe de mon visage


mais l?
? l?entre-deux de hameaux
nappes servie de givre
je stoppe claire la voiture
sur la peau rugueuse des labours
deux h?rons cendr?s
transgressent pour moi seule
l?all?geance tristesse

pour tant de joie
non, je ne dis rien
pas encore

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Bonjour Flo, je suis entrée dans le continu quotidien, préparation de cours, écoutes, mises en partitions, analyses, je baigne littéralement dans un flot de musique depuis ce matin. Deuis quelques minutes, c'étaient les deux premières chansons prévues pour mon programme de travail du CAPES, "je reviens de loin" de Michel Berger, et "quatre vingt beaux chevaux" de Michèle Bernard
Mon flot de musique rencontre ton texte. Il est très beau, très triste et plein d'espoir à la fois, mais ce que je voulais dire précisément, c'est que depuis un certain temps je ressens beaucoup de musique, de sons et de rythmes, dans tes textes. Sortant de mon travail, je l'ai presque entendu comme une chanson, pourtant il n'est pas en vers réguliers, et justement je me demande avec intérêt ce qui fait que j'entends ainsi beaucoup de musique dans tes textes récents

tiens par exemple

"tant pèse le froid sur l?épaule
et nos discours gauchis de misères minuscules
alors qu?on se surprend à pister
les ombres effritées des arbres
ou leur nudité précise
figeant les heures dépolies"

c'est typiquement de la chanson, aussi équilibrée et tendue que du Bertin, mais avec ta touche plus légère quand même (je préfère)

(... mais je me demande pourquoi précisément cela me paraît tellement de la chanson...?)




j'entre aussi dans l'émotion du sens, du moins dans l'endroit où un partage est possible....



quelle magnifique image, est-elle récente?

(un magnifique article dans échographie, hein?)

Merci Isa,

en fait, c'est un texte de joie, de joie malgré les apparences, l'ambiance lente et ardue de l'hiver, la conclusion n?est pas un revirement, mais le dévoilement des apaprences?

La photo, j?en suis TRES fière! J?avais paumé le film, je l?avais justement fait en hiver. Je l?ai retrouvé et fait développé et cette photo-là?. C?était cette couleur-là, avec la lumière qui le baigne discrète mais enluminante que je voulais évoquer dans mon texte.

Pour la musicalité, c?est un travail de toujours. Certains textes sont plus réussis que d?autres et il est possible, mais je n?en suis pas certaine, que les années passants, j?arrive à de mieux en mieux metre en mot ce rythme, qui n?est que mon rythme intérieur, en fait.


(oui, pour l'article dans échographie, please... )

La photo on dirait de l'Andy Goldsworthy.
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