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Goélette magique
( songe d'une nuit de printemps )
Ayant trop démâté, le vieux loup d'mer bourru
Sur son cotre amarré devint un peu ventru.
Avec ou sans son perroquet,
Il était triste comme un rafiot à quai.
« A quoi bon ces vieilles voiles pour un mât de fortune ! »
Se disait en lui-même le marin perdu dans la hune.
Fait pour durer: reins de chêne et flancs d?acajou,
Son bateau n?avait rien d'un sapajou.
Bateaux désarmés,
Auriez-vous donc une âme
Qui s?attache à nos femmes
Et les force d?aimer ?
:pap:
Une bonne fée follette passa par là.
D'un coup de baguette jaillit le mât.
Multicolore sa robe s'envole en voiles.
S?apercevant à peine que la fée se retrouvait...à poil
Par chance aussi peu frileuse qu?elle était généreuse
Encore déboussolé le marin s?écria : « A bas la gueuse !
Un nouveau mât! De nouvelles voiles!
C'est trop beau! Au boulot, matelot! »
Et le navire s'éveillant d'un long sommeil
Largua les amarres sous un bel arc-en-ciel.
Le marin et la fée s'étaient surpassés: une vraie goélette
Sortit du port sous spi, escortée d'une nuée d'alouettes
A moins que ce ne soit... tout simplement des mouettes
Toujours un peu french- cancannières
Du côté de la Canne -bière.
:ttb:
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