Sans se soucier

Les hommes mangent, boivent, sans se soucier. Le c?ur bat seul, quelque part, j'écris de sa lucarne. Le béton des immeubles dessinent des barreaux. Je regarde le ciel. Vide. Etoiles deux fois mortes. Pas de lumière pour le noir. L'horizon ferme l'eau d'un trait de dernière heure. Des nuages transpirent, cette moiteur collante mange le soleil. Les mouettes suivent toujours le dernier chalutier. Rien ne rassure. Des rumeurs abouliques tapissent les feuillages. L'asphalte étiole les racines. Les bruits percutent les oreilles. Désinvolte, la ville bat son plein. Un absurde commerce. Les hommes mangent, boivent, sans se soucier. "Est-ce ainsi que les hommes vivent"? Louis, Léo, quelque chose voudrait. Quelque chose qui pleure. Quelque chose qui meurt. Une odeur de jasmin traverse ma narine, elle y reste, loin du trouble. Les yeux dans la mer, je cherche une île.

2 appréciations
Hors-ligne

(j'aime pas les réponses en texte, au lieu des vraies réponses, mais là exceptionnellement j'ai envie )

xxxxxxxxxx

(à la troisième heure je ne dis rien qui vaille je suis paralysée)

d?où viens-tu ?

d?où vient quelle île quel échafaudage par la forme effrangée de tous les vents les herbes
roches décrites de points noirs
limites bleues des couvertures maisons blanches


combien es-tu ?

de retour juste au dessous des seins tu sais tellement ocre
le même grand oiseau blanc que près de moi vraiment très grand
dessiné au point rouge
vol unique et centré droitement courbe
(tu aimes avec moi ces lignes)
je ne sais plus rien dire que de me retourner rien faire
que de me dire seulement cela que c?est arrivé
simple universellement arrivé

mais comment ?

il faudra que tu m?expliques un jour pas maintenant
après le pont route au centre des ors deux couleurs de pensée
qui ont même fait le voyage en troisième heure
et il ne nous pleut pas sur l?île tu me dis



Ile

J'aime avec toi ces lignes.
flo

deux textes qui ont chaun et leur styme et leur personnalité, mais qui se répndent bien.

ile, tu as ce rythme très "alexandrinant" mais il y a cette puissance de l'évocation et du doute, ce petit port de mer qui est inscrit dans notre mémoire, sans qu'on sache plus bien d'où il nous vient, et ce jasmin qui tranche et nous rappelle à la terre, ou à l'île.


Isa, quelle magnifique incursion dans les couleurs, les sens, la connivence...

cette phrase me plaît plus que toute autre :"après le pont route au centre des ors deux couleurs de pensée
qui ont même fait le voyage en troisième heure
"



Flo, ce texte-là, c'est surprenant que tu le trouves "alexandrinant" car l'alexandrin y est malmené par des ruptures de toutes sortes : octosyllabes et autres.

Le béton des immeubles dessinent des barreaux. (12 à l'oreille)
Je regarde le ciel. (Vide.) Etoiles deux fois mortes. (6 + 2 + 6 à l'oreille)

L'horizon ferme l'eau d'un trait de dernière heure. (12 à l'oreille)

Des nuages transpirent, cette moiteur collante mange le soleil. (6 + 12)

Des rumeurs abouliques tapissent les feuillages (12 à l'oreille)


Un absurde commerce (6)

Quelque chose qui pleure. Quelque chose qui meurt.(12 à l'oreille)

Une odeur de jasmin traverse ma narine (1é à l'oreille)


Et il y a cinq ou six huitains...

C'est pour cela que je disant "alexandrisant", car visiblement, il y a volonté de casser un rythme qui roule sa bosse derrière. Mais ça revient par morceaux, tempéré de huitain, ou de phrase plus libres, soudainement. C'est assez réussi comme mélange en fait. Mais moins mixé ce serait trop métronomique. ( je parle toujours de la forme, évidemment. Pour le fond, c'est différent)



Ile

Oui, "trop métronomique" c'est pourquoi il y a volonté de cassure par d'autres rythme, et d'ailleurs il y a aussi volonté de quasi déséquilibre dans l'effet de l'alexandrin lui-même : si tu prends le vers "cette moiteur collante mange le soleil", c'est un 11 syllabes alors qu'il induit un effet de 12. Parfois, j'aime travailler la forme comme ça, avec une impression d'unité mais quand on y regarde bien, il y a un rythme déconstruit. Pour ce poème ça s'y prêtait bien parce que l'effet cherché c'était de "dénoncer" les brisures de la ville, derrière ses apparences.
Ile

"Rytmes" avec S bien sûr ! c'est fou les fautes ahurissantes que l'on peut faire avec le clavier, que l'on ne ferait pas sur papier !!!
Ile

Et cette fois j'ai oublié le H de "rythmes", bon pour ce soir j'arrête-là !!!...
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