Livres initiatiques?
Isa

Quels sont vos livre initiatiques? Ceux qui vous aident à vivre et tracer votre chemin?
Mais aussi pourquoi le sont-ils?

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Réfléchissons...

Histoire d'une âme de Christiane Singer.
C'est un petit roman qui parle d'une femme isolée qui traverse une soudaine dépression. le récit suit la descente puis la remontée de la "héroïne". Tout est écrit avec une sensibilité plus proche aprfois de la "sensitivité". Il y a deux scènes clés, pour moi. Une visite d'une amie accompagnée d'une personne étrangère qui établit un dialogue avec l'héroïne dans lequel elle l'élucide et lui donne les clés de son état. Et les chapitre finaux, qui sont une longue escapade dans al neige, qui se termine à l'hopital, mais avec la sauvegarde qu'on imagine guidée par un ange.

(et en voila un)

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(j'en mettrai un autre plus tard, et encore, et encore mais toi aussi, n'hésite aps à en décrire un ou l'autre ainsi qu'Ile, Patrick ou tout hôte de l'auberge...)

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La forêt d'Iscambe, de Christian Charrière (lu sous le conseil de Stéphane méliade)

C'est un récit qui est à la rencontre de différents genres (héroïc fantasy, anticipation, post-apocalyptique, new médiéval, parodique ou humoristique à la Terry Pretchet...). Mais celui qu'on ne cite jamais est "initiatique".

Dans une France du future, la forêt a recouvert presque la totalité du etrritoire. Des groupes humains vivent dans des villages ou le long de la méditérranée. deux moines, les laineux, poursuivit par la milice officielle, entreprennent de traverser cette forêt jusqu'à Paris, en suivant les restes de l'autoroute A6.

Ils y rencontrent des êtres étranges, des insectes géants, établissent une philosophie post-pétrolienne en nommant les Stations services comme des dieux, et finissent par aller jusqu'à l'origine de la souffrance terrible des clapattes, ces êtres mi-humains, mi-végétaux. c'est drôle, c'est aussi émouvant, c'est superbement bien écrit, et c'est initiatique par le parcours, par les interrogations que cela soulève sur nos archétypes intimes.
Isa

Canopus in Argos : archives
Marriage between zones three, four and five.
de Doris LESSING

Doris Lessing, c'est un cas pour moi. Alors que je la lis et relis et rerelis dans pas mal de ses livres depuis plus de trente ans, j'ai un sentiment ambigu par rapport à elle, ses livres me mettent parfois mal à l'aise( pas comme George Eliot ou Jane Austen, par exemple)

Mais je n'ai plus aucune ambiguité quand elle se et à écrire de la SF, ce qu'est Canopus in Argos. Là, elle est absolument géniale.

Deux choses extraordinaires dans "Marriage..." : d'abord la vision de la terre, vue par un extra-terrestre, et dans un contexte de zones de plus en plus éloignées et de plus en plus épurées au niveau de l'âme et de l'esprit. La zone six est tout près de la terre, la zone 5 plus loin etc.
je n'ai pas encore déterminé ce qui faisait que tel être vivait dans telle ou telle zone. Au départ, on pense que c'est selon son niveau d'évolution (de l'âme), mais ce n'est finalement plus si évident que cela.
Mais l'exploration des diverses zones est prenante, extraordinaire.

La deuxième chose, c'est que la reine de la zone trois doit épouser le roi de la zone quatre. Les "protecteurs" leur imposent ce mariage, alors qu'ils se sentent de parfaits étrangers, dans le but de soigner le malaise qui commence à se faire sentir par manque de communication entre les zones. Donc il y a le thème de la rencontre amoureuse entre un homme et une femme, deux êtres qui se sentent étrangers de par leur sexe, et qui apprennent à se connaître et à s'aimer, profondément, dans tous les sens, dans l'âme et dans le corps. Et puis le thème de la réconciliation entre les zones, que ce mariage va automatiquement amener, après de longs et douloureux efforts.

Le plus beau livre d'amour que j'aie jamais lu...



Isa

Justement, par rapport au livre de C. Singer dont tu parles plus haut, il y a chez Lessing un roman sur le même sujet : the summer before the dark, le douloureux cheminement d'une femme à l'orée de l'âge mur.
Le sujet me touche énormément bien sûr, de par mon âge bien sûr, mais le livre faisait partie des bouquins de Lessing qui me troublaient beaucoup à une époque, et encore maintenant, parce que vraiment très durs. Et aussi parce que assez désespérés, et aussi tournés constamment vers une quête obsessionnelle d'amour et de sexe que je ne ressens pas personnellement : je veux dire que je ressens beaucoup plus les problèmes liés à la simple vie (versus mort) que les problèmes d'être une femme, de pouvoir susciter ou non l'amour et le désir chez un homme (vraiment laissée derrière moi, cette problématique)etc.

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Le livre de Christiane Singer, Histoire d'âme, aborde surtout cette dépression féminine ( mais ça pourrait être une dépression masculine..) par l'intériorité vue par la mise en isaolation du corps, des relations etc... Mais je n'ai pas de souvenir concernant le corps, la sensualité ou autre, (sans en être détaché, c'est plus glbal)

En tout cas cela a été un livre fondateur dans une période très dure, en 97-98, où je souffrais depuis plusieurs années d'anxiété généralisée. Il y avait plein de résonnance entre ce texte et des textes que j'avais écrit plus jeunes, comme en préscience ou en vision,ce qui m'arrive plus souvent que je ne veux l'admettre.

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Le nom de Doris Lessing me dit quelque chose, mais je ne connais pas du tout, j'essayerai d'y penser lors de nouvelles explorations littéraires.

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un autre livre initiateur, et je sais que tu n'accroches pas du tout à Bobin, mais c'est "La plus que vive". celui-là est mon préféré de lui, et à plus d'un titre. Ca parle d'un amour en marge pour une amie chère et de la mort et de la vie, et de la lumière; mais c'est pas poncif comme certains de ses écrits ( même si j'aime beaucoup de choses qu'il a écrite, je comprends très bien ta critique). Il y a une fraicheur dans ce livre malgré qu'il s'agisse d'un sujet grave. Ca parle aussi d'amour, malgré tous les obstacles, le temps, l'amour des autres et même la mort.


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J'ai aussi dans la construction de ma personnalité adolescente ( ce qui n'a pas toujours dû m'aider à ce moment là, mais peut-être plus après) deux livres forts lu vers 11-13 ans:
- Antigone de Anhouille
- Cyrano de Bergerac d'Edmond Rostand

Derrière le côté épique ou mythologique, il y a surtout des personnalités obstinées dans leurs valeurs, mais si elles peuvent apparaître vaines aux yeux des contemporains. Ca reste fondamental en moi.

Les deux dégagent aussi une poésie certaine...

dans la veine mythologique mais à la portée singulière et universel, il y a le "Oedipe sur la route" de Henri Bauchaud

Autrement dans la vingtaine j'ai été hantée par un certain nombre de livres de Sylvie Germain ( la pleurante des rues de Prague, Le livre des Nuits, Nuit d'ambre, Jour de colère, Tobie des marais et encore un, Immensités)

Un livre d'un auteur belge, étonnant, fort : "La belle étoile" de xavier Deutsh... Enocre une fable impressionnante.

Et puis, il y a Isabel Allende (La maison des esprits, Les contes d'Eva Luna...) et puis, le magique Luis Jorge Borgès dont je ne peux lire les récits qu'au goutte à goutte... (et qui est exemplatif de mon amour pour les récits fantastiques)

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Jane Austen, c'est une auteur clé pour toi non?
(j'ai lu cette année -en français - Orgueil et préjugés et Raison et sentiments)
Isa

en fait j'adore le fait de parler de nos livres, tout simplement !
"nos" livres, hein...
Oui, si je comprends bien Christiane Singer parle de solitude, un grand sujet. On nous forme, on nous formate pour éviter à tout prix la solitude, et ensuite on s'étonne que les femmes en aient peur, et en souffrent lorsqu'elles atteignent un certain âge. Er s?empoisonnent avec des anti dépresseurs.
Pour Bobin, tu vas avoir du boulot mais bon il faudrait quand même que je réessaye, avec le livre dont tu parles

Doris Lessing, on en a entendu parler cette année, car c'est le prix Nobel de littérature 2007. Je suis tombée des nues quand j'ai appris ça, car s'il y a bien quelqu'un qui se fiche des prix comme de sa première chaussette, c'est bien Lessing !
sur Wikipedia :
[lien]


Jane Austen, pour moi c'est un phénomène à part entière, j'ai lu Pride and prejudice à 16 ans parce que notre prof d'anglais nous avait quasiment imposé une liste de lecture (très longue),et c'était à l'époque le plus facile à trouver (j'étais à Londres). Depuis je l'ai relu par vagues, en moyenne une ou deux fois par an. Mansfield Park a suivi le même sort, puis Emma, Sense and sensibility, Persuasion, Northanger Abbey. Lady Susan n'avait pas été retrouvé à l'époque, donc je ne l'ai pas encore lu (tiens au fait).
Sincèrement, je ne sais pas pourquoi Jane Austen fait à ce point partie de moi-même, mais il doit y avoir quelque chose : peut-être cette idée de passion et d'amour et d'émotions puissantes qui sont à l'intérieur et qui ne s'expriment pas (les femmes de Jane Austen ne peuvent tout simplement pas exprimer leurs émotions de par le contexte social).
J'étais aussi tombée sous le charme de Lizzie et de Mr Darcy, deux personnages d'une séduction incroyable pour moi. Austen disait en parlait de cette joyeuse et intelligente jeune femme que, si on ne l'aimait pas, au moins celle-là, eh bien, elle ne pouvait rien pour nous. Alors qu'Emma, dans son autre chef-d'oeuvre, suscite des sentiments bien plus ambigus. Ce n'est pas quelqu'un de très sympathique, en fait.
Et il y a aussi une sorte d'éducation sociale, quand, jeune femme, on lit les livres de Jane Austen.Ils ont beau être très datés, ils sont universels quand même. Tous les jours, je continue à rencontrer des Emma, des Edmund et des Willoughby (les Willoughby sont très courants sur le net )
Et j'ai ri de bon coeur quand j'ai vu que Rowling, dans Harry Potter, avait nommé la méchante chatte du concierge de Hogwarts Mrs Norris. Personnage inénarrable, cette Mrs Norris.
Bref, j'aime non seulement Jane Austen, mais ses personnages. Lizzie et Darcy sont comme des membres de ma famille maintenant.

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Oui, j'ai découvert Darcy et Lizzie cet hiver, mais en fait, je les connaissais de longue date
Je suis d'accord sur le pouvoir exceptionnel de séduction de ces deux personnages. 16 ans doit être le bon âge pour découvrir ces histoires. Je sais en tout cas qu'à cet âge-là j'étais fan des récit 18ème 19 ème sicèle avec cet érotisme très retenu des relations formelles, cela correspondait à une sorte d'idéal amoureux adolescent

Non Chrisitane Singer ne parle pas que de la solitude des femmes. Non, elle a écrit aussi sur la vie amoureuse, sur des tas de sujets avec une force de correspondance revigotante, c'est une auteure inspirée, et très insufflée de foi. Elle est décédée d'un cancer l'année dernière et son journal ( que je n'ai pas encore lu) de ces derniers mois est paraît-il un exemple de témoignage de vie. Mais ce livre-là c'est un roman et il a quelque chose de spécial qui m'a fait ressentir une communauté ( une immanence?) dans mes intuitions très intimes.





Isa

"Oui, j'ai découvert Darcy et Lizzie cet hiver, mais en fait, je les connaissais de longue date"
pourquoi, à cause de moi? faut dire que j'ai du radoter pas mal sur Jane Austen toutes ces années...
(sinon mon pseudo internet est surtout tiré de la chanson écossaise Leezie Lindsay, personnage différent de la Lizzie austenienne)

"16 ans doit être le bon âge pour découvrir ces histoires."
oui, sûrement, dans un premier temps, et parce qu'il y a peu ou pas de scène érotique, que tout est vu du point de vue social, et les ados cherchent avant tout, même avant la reproduction, à s'intégrer à un groupe social, c'est une pulsion très forte...
Maintenant, beaucoup d'ados ont aussi une attirance pour le gothique anglais, l'univers des soeurs Brontëe, par exemple, qui est contemporain d'Austen mais complètement antinomique, émotionnel et violent. Tu aimes?

Ce qui est bizarre, c'est que Jane Austen est considérée comme un classique, et universelle, par les critiques anglais, mais qu'ils ne savent pas trop pourquoi, leurs explications sont assez vagues. C'est le type même de romans "à mèche longue"...

"Elle est décédée d'un cancer l'année dernière et son journal ( que je n'ai pas encore lu) "
j'attendrai un peu, alors, pas le courage encore de lire sur le cancer

bon, c'est super ces découvertes de bouquins, merci pour le partage

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Ah non, lire Jane Austen, je ne sais plus pourquoi, mais je pense que ça doit être du à une conjonction de stimulants. D'abord la rencontre répétée de cette référence un peu partout. Mon grand-père m'en a parlé non parce qu'il la lu ( il lit très peu de romans, plutôt des essais, des approches littéraires) mais parce qu'il a lu un livre qui en parlait avec enthousiasme.

J'ai l'impression d'avoir lu, adolescente, des romans dans cette veine-là.

Rien que "Les laisons dangereuses" de Laclos, bien antérieur, a pourtant des connexions avec ce roman.

Il y a aussi cet humour parfois dès la première phrase ( j'ai beaucoup aimé l'humour de Raison et Sentiments). Non, je ne sais pas pourquoi, mais c'est certain que j'avais l'impression qu'un Dracy et qu'une Lizzie font partie des archétypes de la relation amoureuse. darcy était le type parfait dde ce qui représentait pour moi le romantisme ( sombre, économe de démonstration, ironique, brûalnt sous une couche formelle etc...)
Lizzie, elle correspond à ce type de femme à la fois autonome intellectuellemtn malgré leur imperfection, sachant manier d'égal à égal la verve et l'humour propre aux hommes, généreuses, émotionnelle mais intelligente.

Moui, je ne sais pourquoi mais ce duo ne m'était pas étranger, au contraire.

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