N'empêche, Fraanje il en a du courage pour jouer avec ces deux monstres, ils sont tellement présents, colorés, énormes, immenses, que tu as du mal à voir autre chose qu'eux dans une salle. Faut un certain temps pour remarquer qu'il y a aussi un pianiste....... Mais j'adore vraiment, j'adore sa manière de jouer du piano (et ses compositions sont rêveuses et magnifiques).
Deep down est sorti juste en février de cette année : Ernst Reisjeger le violoncelliste pas comme les autres, Mola Sylla le chanteur de Dakar et le pianiste de jazz Harmen Fraanje.
Chouette, ton histoire, et très vraie, il ne faut rien du tout à un vrai musicien pour faire de la musique, il faut juste qu'il soit musicien (c'est-à-dire une vie, quoi
, je pense que les musiciens ont plusieurs vies ).
Et toujours, toujours, je me demande *pourquoi* c'est comme ça, pourquoi à un moment paf, y a de la musique alors qu'il n'y en avait pas avant. Et ce n'est PAS une question de notes.
Et moi aussi, j'ai une histoire dans ce genre. J'ai une guitare très moyenne dans ma salle à l'IUFM, elle ne sonne pas génialement. Et un jour il y a très longtemps, j'avais un groupe d'étudiants de CAPES, à la pause on réglait des trucs sur les claviers, et à un moment un des étudiants au milieu des autres (ils grattent tous plus ou moins la guitare) prend l'instrument et fait.... oh, cinq, six notes. Putain, je suis restée scotchée. Il venait littéralement de se passer QUELQUE CHOSE dans ces quelques secondes, qui perturbait tout, qui secouait le monde, je ne savais plus ce que je disais, du coup.
Il était repéré, le mec, je n'ai cessé de le découvrir de plus en plus, comme un des plus grands guitaristes que j'aie jamais rencontré, et maintenant c'est un ami, depuis le temps, et chaque fois qu'il fait un disque, on se retrouve pour des heures et des heures de conversation dans un café, et j'ai grand plaisir à l'écouter chaque fois que je peux.
Mais je n'ai jamais oublié cet instant où ce quelque chose d'immense s'était exprimé en une toute petite grappe de notes.