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And no one showed us to the land
And no one knows the wheres or whys
But something stirs and something tries
And starts to climb towards the light
- Pink Floyd, Echoes, joué dans les ruines de Pompeï en octobre 1971 :
Ibidem*
1. De nouveau, les ânes ont quatre pattes
tu lis la pierre
tu lis les os
au bout de tes doigts
tu déchiffres le ventre humide
tes yeux gouttent de plaisir
tu pleures
les gestes qui ont donné
les gestes qui ont pris
nus les oiseaux
vastes les ailes des petits
qui s’envolèrent au milieu d’un jeu
tu négocies le prix d’une étoffe
hier encore criarde
à la couleur rendue subtile
par le mauvais nuage
ciel en dessous
terre au-dessus
au moment même où
il elle cela
rendait la monnaie
son sourire
doux de chaleur
invitant à venir se coucher ensemble
le long l’un de l’autre
- l’habitué connaissait
la venelle entre ses seins
chaque grain de beauté du cou-
nue la dernière heure de la cité
nue la cheville
on ne voit plus le pied gris
nu le sourire surpris en plein oui
ce soir il n’y aura plus ni paille ni draps
mais un seul corps fondu d’amour
dans un lent soupir de pierre ponce
de nouveau surgit une fleur
au parfum de fumerolles
les rues vides de ceux qui sont nés
mais peuplées d’un autre peuple
invisibles au travail sur les bords du monde
sans cordes pour les retenir
nues leurs paumes fraîches
à peine trempées dans la fontaine
à la seconde où elle s’arrête
- le tout dernier bonheur aura été pour eux -
les autres sont déjà morts dans les maisons
attendent qu’on leur apporte encore des choses
encore des gens
amitiés d’atrium
petits spectacles d’ombres de mains
sourires derrière un rideau
raconte-moi encore l’histoire
de cet agitateur qui leur faisait si peur
ainsi mourir ne lui a pas suffi
pour cesser de vivre
le goût du garum sur la langue
la soif
jamais étanchée
la vulve qu’on lape
nu le vase
auquel on a puisé sans demander
nu le naufrage
la terre a mangé les habits
de nouveau les feuilles s’attachent aux arbres
de nouveau les légions de la vie
prennent position
Florina
- les esclaves n’ont qu’un seul nom
et ce n’est même pas le sien-
seize ans à fouler
les grappes des vignes éduennes
épuisée mais libre
le sang qui coule sur les jambes du nouveau bibelot
a le goût du raisin
tu sais que tout recommencera
de nouveau les nuages couvent
des sources et des crues
tu respires les pétales des corbeaux
tu en as assez vu
seul
au milieu de tous les oiseaux déjà revenus
- qu’espèrent-ils donc picorer ici
sinon toi ? -
tu fais un pas de côté
jusqu’au bord du monde
et tu sautes
sans t’accrocher à eux
légers de leur faix
de nouveau les ânes ont quatre pattes
* au même endroit
Dernière modification le lundi 27 Avril 2020 à 19:02:16
Remercie pour la lumière du jour
pour ta vie et ta force
-Tecumseh, chef Shawnee
*
Avatar : Déesse Epona, bois de chêne, alliage cuivreux, tôle d'argent et pâte de verre, Ier-IIème siècle, Saint Valérien, Bourgogne (actuelle Yonne)
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